Le général Abdourahamane Tiani, à la tête du régime militaire issu du coup d’État au Niger, a récemment inauguré deux organes clés de la transition lors de cérémonies solennelles à Niamey. Ces événements, diffusés en direct à la télévision publique, ont marqué la création de la Cour d’État et de la Commission de lutte contre la corruption, des institutions cruciales dans le contexte politique actuel du pays.
La Cour d’État, dirigée par le magistrat Abdou Dan Galadima, remplace la Cour de cassation et le Conseil d’État, tous deux dissous suite au coup d’État survenu le 26 juillet dernier. Cette restructuration judiciaire s’inscrit dans le cadre d’une ordonnance visant à organiser les pouvoirs publics pendant la période de transition, en attendant la tenue d’élections à une date encore indéterminée. Les membres de la Cour d’État ont prêté serment lors de la cérémonie, marquant ainsi le début de leurs responsabilités sous le regard attentif du général Tiani.
Parallèlement, la Commission de lutte contre la corruption a été mise en place avec pour mission principale le recouvrement de tous les biens publics illégalement acquis et/ou détournés. Composée de magistrats, d’officiers de l’armée et de la police, ainsi que de représentants de la société civile, cette commission jouera un rôle crucial dans la préservation de l’intégrité financière du pays. La lutte contre la corruption s’annonce ainsi comme l’une des priorités du régime militaire.
La durée de la transition demeure incertaine, bien que le général Tiani ait précédemment annoncé qu’elle ne dépasserait pas trois ans. L’établissement d’un « dialogue national » a été promis pour déterminer divers aspects de cette période transitoire. Pendant ce temps, l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé lors du coup d’État, demeure séquestré dans sa résidence présidentielle. Les accusations de « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays, annoncées en août par le régime militaire, planent toujours au-dessus de lui.
Le Niger fait actuellement face à d’importantes sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le coup d’État. Cet embargo a entraîné une augmentation significative de l’inflation et des pénuries de certains produits, dont des médicaments, impactant directement la vie quotidienne de la population nigérienne. L’évolution de la situation politique et économique au Niger demeure donc étroitement surveillée à l’échelle nationale et internationale.
Ali DRAMANE