Le 1er sommet des Chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) s’est tenu récemment, réunissant le Colonel Assimi Goïta du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Général Abdrahamane Tiani du Niger. Cette rencontre de haut niveau a été l’occasion pour les dirigeants de discuter des défis communs auxquels leurs pays sont confrontés, avec une attention particulière portée sur la création d’une nouvelle monnaie régionale, un projet ambitieux aux répercussions potentielles majeures pour l’économie de la région.
La création d’une nouvelle monnaie par l’AES pourrait permettre aux pays membres de reprendre le contrôle de leur politique monétaire et de leurs réserves de change. En se libérant du franc CFA, les États du Sahel pourraient envisager une gestion plus autonome et plus adaptée à leurs besoins spécifiques, stimulant ainsi leur développement industriel et socio-économique. Cette monnaie régionale serait un outil puissant pour renforcer l’intégration économique des pays membres, favoriser les échanges intra-régionaux et attirer de nouveaux investissements.
L’idée de créer une nouvelle monnaie régionale fait écho à une critique largement partagée dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest : le franc CFA. Utilisé dans plusieurs pays de la région, le franc CFA est souvent perçu comme un frein au développement économique souverain. Régulée par la France, cette monnaie est accusée de servir davantage les intérêts français que ceux des pays africains. Selon les experts, le franc CFA maintient les économies de la zone sous une forme de dépendance économique, agissant comme un outil de sortie de capitaux et privant ainsi les pays africains des ressources nécessaires pour financer leur propre développement et industrialisation.
La mise en place d’une nouvelle monnaie régionale ne sera pas sans défis. Elle nécessitera une coordination étroite entre les banques centrales des pays membres, la mise en place de politiques économiques harmonisées et la création d’institutions financières robustes pour soutenir cette transition. Cependant, les bénéfices potentiels sont significatifs. Une monnaie régionale pourrait offrir une plus grande stabilité économique, réduire les coûts de transaction pour les entreprises locales et internationales, et améliorer la résilience économique face aux chocs externes.