Le tout premier Conseil supérieur de la magistrature depuis la fin de l’ère Bongo s’est tenu de manière extraordinaire le vendredi 27 octobre 2023, suite à des semaines d’attente. Sous la présidence du Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l’accent a été mis sur la résolution des problèmes de la justice et la quête de son indépendance.
L’événement s’est déroulé en présence des autorités de l’administration judiciaire, marquant ainsi un moment charnière dans l’histoire judiciaire du Gabon. Surnommé le « Conseil du nettoyage » par les observateurs de la vie judiciaire, c’est le premier de son genre sous l’ère de la transition dirigée par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
En tant que chef de l’État et président de l’organe chargé des sanctions et du suivi des carrières des fonctionnaires de la justice, le Général Oligui Nguema a dirigé les travaux avec détermination. Cette étape marque un effort significatif pour revitaliser le système judiciaire et garantir son indépendance dans un nouveau chapitre de l’histoire du Gabon, post-Bongo.
Le Conseil supérieur extraordinaire de la magistrature de la Transition, auquel le nouveau ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, a participé, a permis de mettre en évidence les défis entravant le bon fonctionnement du système judiciaire, allant des conditions de travail à l’adoption de la loi organique portant statut particulier des magistrats.
Un autre aspect crucial concerne la future élaboration de la Stratégie de la Transition pour la Réforme du Système Judiciaire (STRSJ) et la prochaine tenue de la première Convention annuelle du système de justice. Ces deux instruments visent à garantir l’accès à la justice pour tous et à renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Le Général Oligui Nguema a également profité de l’occasion pour souligner les problèmes qui affectent le pouvoir judiciaire, notamment les abus de pouvoir et l’usage disproportionné de la force publique par certains dépositaires de l’autorité. Des questions telles que la mise en garde à vue de journalistes et l’implication de magistrats dans des activités politiques seront traitées par ce « Conseil du nettoyage », dont le rapport final est vivement attendu.
Paul ANDRE