La récente décision des autorités ivoiriennes d’interdire l’importation des boissons énergisantes alcoolisées a suscité de vives réactions dans plusieurs secteurs de la société. Si l’intention derrière cette décision est louable protéger la jeunesse des dangers potentiels liés à la consommation abusive de ce type de produits, il est essentiel de se demander si cette interdiction est véritablement la meilleure solution. Plutôt que de bannir ces produits, une approche plus constructive consisterait à investir massivement dans des campagnes de sensibilisation visant à responsabiliser les jeunes. Une telle approche permettrait de mieux répondre aux enjeux tout en évitant de ruiner des milliers de commerçants.
La commercialisation des boissons énergisantes alcoolisées est une source de revenu pour de nombreux commerçants à travers le pays. La décision d’interdiction frappe ces entrepreneurs de plein fouet, mettant en péril leurs activités et menaçant leur subsistance. Ces commerçants, déjà confrontés à des défis économiques liés à l’inflation et à la baisse du pouvoir d’achat, se voient maintenant privés d’une part importante de leurs revenus. À une époque où le pays cherche à promouvoir l’entrepreneuriat et à créer des opportunités d’emploi, cette mesure risque d’avoir un effet contraire en plongeant de nombreuses familles dans la précarité.
Au lieu de recourir à une interdiction drastique, qui semble être une réponse simpliste à un problème complexe, il serait plus judicieux d’investir dans des programmes de prévention et d’éducation. La jeunesse ivoirienne n’a pas seulement besoin d’être protégée, mais également éduquée sur les risques associés à une consommation excessive de boissons alcoolisées. Des campagnes de sensibilisation, impliquant les écoles, les universités et les réseaux sociaux, pourraient jouer un rôle clé dans la promotion d’une consommation responsable et raisonnée. En informant les jeunes des dangers des excès, et en les encourageant à faire des choix éclairés, l’État pourrait non seulement protéger cette population vulnérable, mais aussi promouvoir un modèle de société fondé sur la responsabilité individuelle.